Ses feuilles caractéristiques : caduques, grandes, alternes, pennées...

Ses feuilles caractéristiques : caduques, grandes, alternes, pennées...

Le redouté Ailanthus altissima... On le rencontre le plus souvent sous le nom d'Ailante. D'autres noms lui sont accordés : Ailante glanduleux, Faux Vernis du Japon, Vernis de Chine... Cet arbre particulier a un certain nombre de douces appellations, qui précédent une réputation et le font être justement redouté, où que ce soit. Nul n'en verra jamais en jardinerie ! 

Voici donc une plante, qui, à l'instar du chiendent, est comme elle une plante pionnière des terrains dégradés. Comme le chiendent, elle pousse à la fois par germination et enracinement horizontal (drageons), mais au contraire du chiendent, herbe inoffensive quoique parfois contraignante, l'ailante peut atteindre 27 mètres de hauteur et un diamètre de 1 mètre à hauteur de poitrine... Et produire jusqu'à 300 000 graines par an.

Au court de 40 ans de vie, il peut donc produire 10 millions de graines. Les plus vieux atteignent l'âge de 100 ans. 

Le taux de germination va de 60 à 80%.

Cette plante se répand dans le monde entier. Elle est considérée comme une espèce envahissante en raison de sa capacité à coloniser rapidement des zones perturbées et entraver la croissance des autres plantes par effet allélopathique (ici, l'interaction empêche la germination des autres plantes).

L'ailante envoie des toxines pour empêcher la concurrence de pousser !

Ses toxines agissent aussi sur la peau des animaux, pouvant produire des éruptions cutanées (prendre des gants quand on s'attaque à lui).

L'arbre de l'enfer

Et c'est là que la nature échappe au bon vouloir de l'homme... La formidable adaptation d'Ailanthus altissima aux milieux pollués, où la concurrence végétale est forcément réduite à peau de chagrin, combinée à sa croissance rapide, l'on promu sur la liste rouge des invasives dans de nombreux pays (Danemark, Hongrie, Suisse, Espagne, Canada et USA; en France, on s'en méfie plus ou moins selon les régions). De plus, Ailanthus altissima affiche une efficacité insolente dans ses modes de reproduction: véritable usine à graines (celles ci sont dispersées par le vent), l'arbre est capable de propager de nombreux rejets ou de se cloner depuis un fragment de racine (reproduction végétative). Fauché à la base du tronc, il drageonne et repart de plus belle, se multipliant, telle une hydre!

http://www.sauvagesdupoitou.com/85/395

 

L'arbre repousse aussi vigoureusement quand on le coupe... Et fait jaillir aux alentours d'autres pousses via drageons.

Ses racines peuvent causer des dommages aux canalisations...

Il sent mauvais quand on y touche... Son surnom en Chine est d'ailleurs le "Frêne puant".

Mais surtout, un de ses surnoms le plus parlant est celui du "l'Arbre de l'Enfer"...🤘

Comme je vous l'ai dit...On trouve cette plante partout, dans toutes les villes d'Europe, car de toutes les plantes, elle est la première, avant les herbes (!), à germer et grandir, freinant d'autant plus la croissance des concurrents. Elle peut pousser dans des endroits stériles voire pollués, sur la roche même, entre deux cailloux. Ses graines se disséminent partout si l'on ne l'empêche pas de fleurir...

Très rare plante ligneuse à coloniser un terrain nu, donc...

Surnommé aussi "le palmier des Ghettos" pour savoir vivre dans les zones les plus abandonnées. 

Il peut supporter des températures allant de -33° dans le plus froid des cas à des 45 degrés ou plus. 

 

Pour compléter le tableau, aux Etats-Unis, l'ailante provoque des allergies respiratoires.

"L'arbre du ciel" : peu importe où la graine tombe, il survit sans soleil, sans eau, et sans terre. Il serait beau s'il n'y en avait pas trop.

Betty Smith, 1943, A tree grows in Brooklin

Par quoi pourrait-on expliquer sa présence surabondante ?

Utilisé à grande échelle dans les pays asiatiques, pour le "bombyx de l'ailante", un papillon de nuit fabriquant une soie, il est introduit en Europe où dans les années 1850 il était un arbre à la mode pour son ombrage, sa résistance... En Autriche et en ex-URSS, on l'a planté massivement pour stabiliser les terres. Pour la soie Européenne, on l'utilise à partir de 1860 en plantant 400 000 arbres. Cette expérience cependant est vite abandonnée. Il étend son territoire le long des voies fluviales, où il pénètre même les coeurs de forêt. Depuis les années 1990, il atteint les villes au climat plus froid, comme Zurich. 

Et c'est là que la nature échappe au bon vouloir de l'homme... La formidable adaptation d'Ailanthus altissima aux milieux pollués, où la concurrence végétale est forcément réduite à peau de chagrin, combinée à sa croissance rapide, l'on promu sur la liste rouge des invasives dans de nombreux pays (Danemark, Hongrie, Suisse, Espagne, Canada et USA; en France, on s'en méfie plus ou moins selon les régions). De plus, Ailanthus altissima affiche une efficacité insolente dans ses modes de reproduction: véritable usine à graines (celles ci sont dispersées par le vent), l'arbre est capable de propager de nombreux rejets ou de se cloner depuis un fragment de racine (reproduction végétative). Fauché à la base du tronc, il drageonne et repart de plus belle, se multipliant, telle une hydre!

http://www.sauvagesdupoitou.com/85/395

L'arbre de l'enfer
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