Les grainetiers estiment qu'ils stockent non pas des graines, mais... de l'optimisme.

Geoff Hamilton

Je viens de faire un tour sur le blog, je n'ai pas relu les quelques 135 articles publiés depuis sa création il y a deux ans, mais un certain nombre qui m'a fait prendre conscience du parcours, des chapitres. 

Deux ans ? C'est tout ? J'ai l'impression de me tromper dans le calcul.

Rien d'extraordinaire dans ce que j'ai constaté. Née aux alentours de 2014, ma motivation exaltée, au début de l'aventure en décembre 2017 (début du blog), est encore jeune et fougueuse, mais ne tarde pas à tourner en aigre désillusion, puis  en dégoût. En août 2018, je crois abandonner pour de bon. Après le retour à un tiède raisonnable, début 2019, vient, bonne fermentation ... une fin d'année marquant la volonté renouvelée de persévérer concrètement avec la permaculture.

Je reprends. En décembre 2017, je quittais (pour la 2ème fois) mon existence parisienne, où je me sentais comme enfermée dans une boîte à chaussures, avide de cultiver, pour une aventure dans laquelle je croyais me lancer à deux... En fait, tout le temps, avec cette idée, j'étais seule. Je ne m'attendais pas à ça. Durant l'été 2018, j'ai fait un long séjour en enfer.

J'ai presque tout abandonné, persuadée d'avoir échoué, coupable d'avoir voulu vivre de chimères. 

Après le choc, j'ai repris ce qui restait de mon rêve comme passe temps. Convalescence. Raison et calme. Moment présent. Médicaments.

Le grain de blé qui pourrit dans la terre et dans la nuit, voit-il donc le soleil ? Non, mais il a la foi. C'est pourquoi il monte, par et à travers la mort, vers la lumière...

Auguste Villiers de l'Isle-Adam

Pourtant, au printemps 2019, j'ai rencontré un homme qui avait ce même rêve, qui en parlait presque de la même façon, avec encore plus de sensibilité que moi-même. Je ne l'avais pas cherché, il était sur ma route. Et devant ce prodige, exaltation, folie, passion. Il a planté plus d'une graine avant que je ne m'en fusse aperçue. Parmi elles, celle de l'espoir. 

... 

Finalement... Je n'ai plus le droit d'abdiquer. Quand j'étais en enfer, j'étais presque morte. Maintenant, quand j'y pense, le pire n'est pas de souffrir, c'est de souffrir et de ne pas pouvoir le ressentir. Les émotions ne sont qu'une manifestation de la vie en soi, qu'il faut savoir reconnaître, recueillir, laisser passer, un peu comme... Les nuages. 

Notre avenir est dans tous les jardins forêt du monde... Si on ne le fait pas pour le futur de l'humanité, alors en quoi croire ? En relativisant, je peux m'estimer heureuse, car j'ai un jardin, et dans ce jardin, il y aura bientôt un enfant qui courra après les poules et à qui j'apprendrai le nom des fleurs et des insectes... 

Je suis prête à échouer, encore et encore et encore. Puissè-je en tirer des enseignements.

N'y eût-il dans le désert qu'une seule goutte d'eau qui rêve tout bas, dans le désert n'y eût-il qu'une graine volante qui rêve tout haut.

Ferrements - Aimé Césaire

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