Petit à petit...
... Le jardin s'épanouit. La nature est si bien faite.
Le seul être qui me manque et que j'ai fait partir, de qui j'ai cru ne pas avoir un besoin viscéral, vit en moi dans tant de sens que le vertige me prend. J'aurais beau m'arracher les cheveux, faire ressusciter Jésus une fois encore, parcourir Nice à genoux en me flagellant avec la Bible des témoins de Jehovah (quelle horreur n'est-ce pas), j'aurais beau aller au bout du pire, au bout du meilleur, au bout du médiocre, du néant ou de l'absolu, je ne referai pas la loi n°2 de la thermodynamique : ce qui est cassé est cassé. Le vase ne se recolle pas. Le coup est parti. Pas de retour en arrière.
Alors à quoi bon lutter ? A quoi bon prouver qu'on est digne, de foi, de confiance ou de vie, ou de mort ? Ne sait-on pas qui l'on est ?! De quoi l'on est capable ? Mélange boueux de blanc et de noir...
Ce que je veux : (par)faire un jardin pour l'enfant que je suis et celle que je vais mettre au monde.
Et j'ai le temps. Je ne m'épuiserai plus à prouver au jardin que je suis digne de lui. Plus jamais. Et savez-vous ? Le plaisir revient avec le vent plus frais. Je fais 12 boutures ? Tant mieux ! Je ne fais rien ? Tant mieux ! Personne ne viendra piétiner le sanctuaire aujourd'hui!
Sauf pour aller ouvrir aux poules...
...Ces poules ont des noms, aussi bien que des caractères propres. J'aimerais leur dédier un article un jour, quand je les connaitrais encore mieux.
Rufio (ma préférée, la plus folle, téméraire, intrépide, la plus petite aussi), Curry (poulet au... hé !), Blanchette et Vovonne.
L'une d'entre elle a déjà fait un oeuf! Elle a cinq mois d'avance la bougresse, on nous avait dit, pas d'oeuf avant février 2020. Je soupçonne Vovonne, la plus grande (et la plus perso aussi : Quand elle a son bout de pain, elle s'enfuit à l'autre bout du poulailler pour le manger et ne pas se faire dépouiller). Elles me font rire. Je les aime beaucoup, même si ce sont des "cous-nus" (déplumées au niveau du cou), qui ne correspondent pas à nos canons esthétiques généraux...
Rufio se laisse caresser, sans avoir l'air d'en avoir quelque chose à faire, en soi.
Rufio, dans Hook, La Revanche du Capitaine Crochet. Ma poulette lui ressemble... Plus mentalement que physiquement... Hum... Quoique...
Je remontais l'autre jour du poulailler justement, quand je sens quelque chose qui me gratte la tête.
Je me tâte, réflexe, et je sens quelque chose qui bouge. Deuxième réflexe, je balaye mes cheveux d'un geste rapide, pour faire partir l'insecte, s'il y a.
Ah ! Si j'avais su ! J'aurais hurlé de terreur... (N'oublions pas que je suis banlieuso-parisienne).
J'avais l'insecte misandre par excellence dans la tignasse.
En ce moment au jardin : belles de nuit, oeillets d'Inde, Ipomée, magnifique céréale que je n'ai pas planté personnellement et dont je ne me rappelle pas le nom, potimarron, fleur de bulbe qui ressemble à un dahlia, bosquet de dahlia spontané ou presque...
C'est le temps des boutures. Ici, d'aromates... Quelques semis de je ne sais quoi qui ont survécu on ne sait comment... Oh mais, que vois-je ? Quelle petite serre "bian rengée"