Vivre, ou survivre... En silence, en pensant aux souffrances de la Terre et se dire qu'on n'est pas les plus malheureux...

Balavoine

 

Dans cet article, on apprend : Que les produits issus de la permaculture sont de grande qualité mais difficile à vendre, car ils ne sont pas conditionnés pour plaire au consommateur, qu'ils périment trop vite, du fait de l'absence de conservateurs ajoutés. Qu'il faut trouver des circuits différents pour vendre. Qu'aussi, les effets de la perma se font sentir au cours du temps. Que ce n'est pas une technique agricole mais une technique de conception. 

Inventer des systèmes pérennes, devenir concepteur. En attendant, vivre en vendant les fruits et légumes d'annuelles en attendant que les autres vivaces prennent leur essor complet. Installer petit à petit. Cela semble si évident...

 

Cet article donne aussi une définition de la permaculture, terme encore assez vague pour la majorité. Selon cette "intelligence verte", il faut, pour vivre de la perma, y ajouter le "maraîchage éthique" : des légumes bio, frais, naturels et dont on connaît la provenance. Peuvent-ils être cultivés selon les principes de la permaculture ? En partie au début, mais il ne faut pas trop se compliquer la tâche quand on se lance dans une entreprise agricole. Le premier principe est : faire simple, sans ajout de chimie complexe ! En somme : oui au pipi, non au engrais en bille, oui au purin, non au dicamba (quelle saloperie ce nouveau truc, faut signer la pétition qui tourne).

Ensuite, il question de leur formation bio, d'une durée de 45 jours pour un coût de 3300.

L'article ci-dessus commence en soulevant un aspect fataliste : on pourrait vivre de la perma en faisant commercialisation de stages, comme nous l'avons vu juste avant. Comme c'est plutôt un "cadre de pensée", la question de la viabilité de ce cadre se pose. Comme on n'est pas dans une démarche conventionnelle, aucune aide, ou presque, n'est accordée à ceux qui se lancent dans une telle pratique. Donc l'handicap est énorme par rapport à l'agriculture classique. Il faudrait donc attendre un effondrement du système pour y venir. 

D'autant plus que c'est un vrai métier, nécessitant selon eux de la pratique, ce qui, sauf dans le cas de certains uluberlutes de mon acabit, ne peut être pratiqué d'emblée, à l'arrache. Il faut déjà avoir un terrain et du temps... et un besoin d'argent très limité. Il faut des années avant d'ajuster le modèle à son endroit. Beaucoup de conditions. A la question : peut-on vivre de la permaculture, la réponse est mitigée : aujourd'hui, non, pas vraiment, mais cette pratique deviendra indispensable dans le futur. Espérons que la politique s'intéresse à ces solutions concrètes, plutôt qu'à celles, actuelles, d'apprentis sorciers "après moi la tempête..."

Ici, il est question d'emblée de la Ferme du Bec Hellouin, énorme entreprise ayant nécessité un investissement danaïdien pour sa mise en place. Cependant aujourd'hui cette ferme a prouvé que sur 1000m2, un agriculteur peut vivre du maraîchage. Ce qui ferait crever le plafond aux monolithiques de la chambre d'agriculture, pour qui un terrain de 10.000 m2 (1ha) est juste le minimum vital pour vivre de l'agriculture. Il est ensuite proposé d'emblée des formations en "bio". Il n'est donc pas tout à fait question de permaculture, mais de maraîchage bio-éthique et de formations qui ne sont pas données.

La découverte de la permaculture résonne comme un appel de la nature qui couinerait : sauve-moi...
Un article facile à lire et qui condense les autres : non, trop neuf, pas viable. Ensuite, en ce qui concerne le maraîchage, je suis on-ne-peut-plus d'accord : c'est très dur de travailler la terre et d'en vivre. Il faut le savoir. L'activité, même bien installée, n'est pas lucrative.
Pour pouvoir s'en sortir, outre les stages dont on nous avons déjà parlés, il est proposé d'inventer son métier tout en diminuant les charges. Lucide et sincère, la réponse pour cette personne qui tâche d'en vivre est : je ne sais pas si on peut vivre de la permaculture, je cherche encore...

Nul ne le sait car ceux qui y arrivent dans le système avaient un financement de départ improbable.

J'ai envie d'ajouter, pour ma part, que même si ce n'est pas possible, je le vois bien, c'est un combat, politique, social, une lutte pacifiste pour prouver qu'un autre monde est possible. Car il s'agit de preuves à apporter : si les plus démunis, avec les années, y arrivent, alors cette humanité est sauvée. Sinon...

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