Le scepticisme et la résistance aux dogmes sont tout aussi essentiels au développement d'une société adaptée à la descente énergétique qu'à la préservation d'une société libre. La nature nous envoie toujours quantité de signaux, d'avertissements et de questionnements en réponse à nos actions lorsqu'elles sont guidées par la certitude et les croyances. Ce n'est pas une croisade du bien contre le mal ni une solution simpliste et universelle qui nous amènera à la descente énergétique, mais un équilibre dynamique entre nos valeurs et nos connaissances nées de l'expérience.

Le chercheur australien D. Holgrem dit ceci dans son livre Permaculture, sur "La valeur du scepticisme"

Quel est notre idéal ? Atteindre l'autonomie alimentaire. Puis énergétique. 

Est-ce possible ? Avec beaucoup de travail et beaucoup de chance (faire les bonnes expériences sans trop de ratés), OUI.

En attendant, comment vivons-nous ? Sur nos économies (j'étais prof et j'ai démissionné aussitôt pour des raisons d'incompatibilité éthique sur-aigüe quant à l'implantation de la morale anti-pauvres post-attentats), sur un SMIC de Florian et avec le RSA que j'attends depuis belle lurette (depuis novembre que je fais des démarches, à Paris, à Nice, sans rien toucher pour m'aider).

Si tu as de plus brillantes idées pour les finances, je t'écoute, car ce n'est pas ma tasse de thé. Je vis très frugalement. C'est d'ailleurs pour ça que la permaculture me plaît. J'aime dépenser peu. J'aime trouver des choses. Fabriquer des choses. Créer., à partir par exemple, de déchets dont plus personne ne veut. Faire l'impossible, utiliser le plus merveilleux outil de notre nature : deux mains avec deux pouces préhenseurs !

Pour acheter quelque chose dans un magasin, c'est que je ne suis pas capable de le concevoir moi-même. J'ai une lubie, je voudrais savoir fabriquer, de manière moderne et sophistiquée, inspirée et non-coupée du monde, mes vêtements, ma nourriture, mes produits d'entretien (je le fais, mais il faut quand même que je commande des matières premières). Mais le temps ? J'y passe bien la moitié à rationaliser. La meilleure manière de rationaliser, c'est de se débarrasser des désirs qui ne nous appartiennent pas. Le reste, ce n'est que plaisir ! Plaisir de faire, plus jamais de tripalium !

Un broyeur à bois, un vélo électrique ? Je remercie ce monde moderne de nous l'offrir (de nous proposer une telle technologie). Le réseau internet, n'en parlons pas ! C'est pas la panacée, rien ne peut l'être, mais on est bien. Pour le moment. 

On est donc là, à vouloir quelques objets très sophistiqués pour avancer plus vite, mais à rêver surtout de créer dans un espace aujourd'hui ravagé par la pollution de la Pénétrante qui a bouleversé tout l'écosystème du Paillon (j'exagère à peine, je suis témoin du changement depuis 12 ans que la route est là), donc, de créer un espace où tout se mangerait.... Et où les plantes prendraient soin les unes des autres, et des animaux, et vice-versa. Ouais, ouais, le Paradis bucolique. Mais un peu plus concret quand même, avec des voitures qui le frôlent continuellement.

La permaculture, là-dedans, c'est un outil conceptuel pour nous faire prendre conscience que cela, c'est possible. Oui, possible. Ce n'est pas un rêve de néo-rural illuminé du ciboulot qui vient se casser les dents (déjà cassées ailleurs) dans la semi-cambrousse après avoir avalé un bol de pot d'échappement en trop dans la capitale. 

C'est un outil conceptuel qui demande beaucoup de réflexion, de mise en place. 

Mais, Oh, là! là! Chacun sa manière de concevoir ! Moi, je marche à l'instinct. Je note des bribes, comme ci-dessous la photo, et je plante. Je plante, je plante, je plante. Je répare. Je fixe. Je fabrique et je plante.

Puis je me pose pour réfléchir. Qu'ai-je fait pour sentir une baisse de régime ? Ah oui, là, par exemple, je vais trop vite. Nous sommes riches, nos petits salaires n'empêchent pas les biens non calculables dont nous profitons, et des personnes qui nous soutiennent sans moufter, parce qu'ils croient en nous ou qu'ils nous aiment, voire les deux, c'est mieux. Ha ! Ha !

En fait, nous sommes très riches, nous. Un RSA, c'est énorme finalement, j'en ai conscience. Je serais très heureuse et reconnaissante envers la société de m'aider (quand elle m'aidera...OH. *Calimero Time*)

J'aurais aimé, bien sûr, qu'une forme de reconnaissance de l'agriculture intellectuelle et innovatrice soit mise en place, là, sans label, sans discours creux et moralisateur. Ne pas suivre des formations, dont les tarifs varient, entre 1000 et 8000 euros, là, il faut être super-riche, watchaaaa et puis... Des formations qui m'apprendront d'ailleurs tout ce qu'internet et mes voyages m'ont pris et m'ont donnés, et tout ce que la pratique, la seule pratique nous donnera finalement car il n'y a que cette dernière qui compte. Et les formations sont par ailleurs gratuites quand on se lance par exemple sur un chantier participatif pour aider des comm'nous.

Je m'égare

Il nous faut planter, mais par n'importe comment. Je ne peux pas calculer précisément la taille de chacune de mes parcelles, comme l'agriculteur bio du coin me le conseille. ça me rébarbe, ça m'arrête. Je vois profit, rentabilité, ouh ! Non ! Tirage de cordeaux. Semences en lignes droites. Ce n'est pas ça ! 

Mais je ne vais pas faire de l'anarchisme naturel en "balançant" mes semences au pif paf sur la pelouse et en me disant que dans 20 ans peut-être, un équilibre va se créer. Car le contraire peut aussi être terrible, la destruction d'un environnement déjà existant.

Je fais donc pas à pas. Et pour planter, ça, je me plante ! Je le dis car je sais que je ne peux tout savoir, le domaine est trop vaste et je suis novice, mes expériences auront des ratés. Faire une fois une erreur, ça va. Deux fois, c'est qu'on est tête en l'air. Trois fois c'est qu'on est con. Quatre, c'est qu'on est névrosé. Cinq c'est qu'on est un psychotique de l'échec. Six, c'est qu'on est morts. Je dis pas ça pour rabaisser. Non, mais, quand je dis "con", je veux juste dire : pas capable d'apprendre de ses erreurs. Con, quoi. Bref ! L'humanité n'est pas qu'un ramassis de têtes en l'air, de névrosés, de cons et de psychotiques. Ce qui est beau là-dedans, très touchant, même, c'est qu'on recommence, frais comme des oeufs. Ah, cette vitalité pour relancer les bêtises, c'est attendrissant. Alors, faut y aller molo-molo, prendre conscience de notre nature animale profonde, que j'ai bien maladroitement moquée dans ce paragraphe. 

Je suis aussi très surprise de certaines choses. Ah oui, ça met donc quatre semaines à germer, le pois nain d'Annonay ? Heureusement que je n'ai pas perdu patience ! Mais mes radis, hein, pourquoi ils sont toujours pas là, mes radis ? Pas de science ? Patience ! 

Des gribouillis sur les cultures arrangées. Pour des détails, tu peux me demander en commentaires le pourquoi du comment.
Des gribouillis sur les cultures arrangées. Pour des détails, tu peux me demander en commentaires le pourquoi du comment.
Des gribouillis sur les cultures arrangées. Pour des détails, tu peux me demander en commentaires le pourquoi du comment.

Des gribouillis sur les cultures arrangées. Pour des détails, tu peux me demander en commentaires le pourquoi du comment.

Nous vivons dans un monde dont la richesse est sans précédent, résultat de l'exploitation de gigantesques stocks de combustibles fossiles constitués par la nature depuis des milliards d'années. Nous avons utilisé une partie de cette richesse pour exploiter davantage encore les ressources renouvelables offertes par la Terre, et nous avons atteint un niveau non soutenable. A mesure que les combustibles fossiles disponibles se raréfieront, les répercussions négatives de cette surexploitation seront plus sensibles. En langage financier, on pourrait dire que nous dépensons sans compter le capital mondial, ce qui condamnerait n'importe quelle entreprise à la faillite.
Nous devons apprendre à économiser et à réinvestir l'essentiel de la richesse qu'aujourd'hui nous consommons ou gaspillons, afin que nos enfants et petits-enfants aient une vie correcte. Il est clair que ce principe a une dimension éthique.

Introduction au Principe 2 : Capter et stocker l'énergie, par David Holmgren, dans Permaculture, principes et pistes... Page 110.

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