Quel temps !
Descendue dans le jardin sans idée précise, ou plutôt pleine d'idées sans ordre, je suis rapide à agir. Trop rapide ? Je perds peut-être du temps, à m'agiter ainsi dans tous les sens.
Mais toute cette dépense d'énergie me fait du bien. Comme je suis embêtée dans ma déambulation par les grands détours qu'il faut faire pour aller d'une terrasse à l'autre pour descendre ou monter, je dispose au centre de chaque terrasse (elles font quarante mètres de long) des escaliers de fortune.
En bêchant là où se posent naturellement les pieds, de manière à former un trou pour caler une pierre plate, je crée ainsi en deux heures quatre escaliers, dont le plus grand monte sur quatre mètres en pente raide (cette pente que je voudrais végétaliser totalement).
Les autres montent sur des murs de un à deux mètres. Thierry espère que je fasse sur celui de quatre mètres un vrai beau travail qui me prendrait toute la journée : planter des piquets et clouer des rondins entre ces derniers, de chaque côté. Mais je ne veux pas passer la journée à ça pour le moment, ma priorité reste la préparation de la terre.
Quand il voit le résultat, on rit : "Ah oui, c'est pas un escalier, c'est un mur d'escalade !"
Au même moment, entre les tours, je renfloue les plantes de ma grand-mère avec de la terre. J'avais replanté à l'automne deux agapanthes bleues, mais très approximativement. Je constate avec vergogne que les pauvresses ont les racines, sur les côtés, exhibées au soleil, qu'elles se meurent presque. Les feuilles tournent pour un tiers au jaune.
Avec deux brouettes de terre je termine le travail bâclé la dernière fois. On verra ce qu'en disent les agapanthes, si je ne m'y suis pas prise trop tard. Je pense que non... La plante-bande longe la maison à son endroit le plus chaud, au sud, contre le mur. Un grand laurier rose fait un peu d'ombre. Elles sont protégées du gel matinal.
Et ainsi ce jour, ramené de la fumure de paille en décomposition, deux fois, l'ai disposé sur deux mètres carrés de la terrasse du haut, au bout, et un peu sur le bord du chemin, en contrebas de la butte. Observé la nature en me promenant jusqu'en bas, la butte, qui sent fort quand je m'approche.
Thierry creusant la tranchée pour le mur de soutenement en pierre sèche au bout de la même terrasse (mais de l'autre côté, à 30 mètres de là).
Travail de titan dis-je, et lui, plus modeste : "... de forçat !"
Il faut ramener des grosses pierres d'en bas. Une quinzaine me suffit. Il fait très beau, pas de vent, un air frais et pur.
La nouvelle lune vient d'apparaître dans le ciel à l'ouest, elle fait son croissant fin sur le ciel dégradé du blanc au bleu marin... L'air sent bon. Les voitures font moins de bruits, là-bas, à cent mètres : elles sont dans les embouteillages. Il est six heures du soir.
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Mur de soutènement - Wikipédia
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